Qui aurait cru que les dunes d'Abu Dhabi seraient un jour éclipsées par des vagues surfables ? Et pourtant, le désert s'éveille au son des rouleaux grâce à la nouvelle prouesse de Kelly Slater : une piscine à vagues gigantesque (oui, enfin 6 pieds ou 1,80 mètres), promettant des tubes plus gros que l'ego de n'importe quel surfeur de compétition.
Dans un élan de générosité - ou serait-ce un coup de marketing savamment orchestré ? - Slater et sa compagnie de vagues ont invité l'élite du surf, y compris Gabriel Medina et Filipe Toledo, pour taquiner la nouvelle vague. Medina, déjà double vainqueur au Surf Ranch californien, et Toledo, également habitué des podiums aquatiques, ont ainsi troqué le sable chaud pour une planche et de la mousse technique.
La Surf Abu Dhabi, sœur jumelle ondulatoire du Surf Ranch de Lemoore mais en version « XXL et en plein air », s'étend sur un territoire de 51 millions de mètres carrés, soit, pour les amateurs de comparaisons, l'équivalent de quelques pyramides de Gizeh mises côte à côte. Un terrain de jeu où même les camélidés locaux lèvent une bosse admirative.
Slater, qui a déjà surfé les plus belles vagues de notre planète bleue, ne tarit pas d'éloges sur sa dernière création (normal c'est la sienne). Avec des vagues pouvant atteindre les 6 pieds de hauteur, on ne connaît pas tou les détails. Est-ce que la piscine sera ouverte à tout le monde ou seul les surfeurs fortunés.
En décembre 2023, les portes de ce mirage aquatique s'ouvriront, et les vagues de la Surf Abu Dhabi s'élèveront, démentant tous les sceptiques qui pensaient qu'il était plus facile de trouver un coin de verdure à Dubai qu'une vague décente dans le Golfe.
Et pour ceux qui se demandent encore si la technologie peut réellement remplacer Mère Nature, je reste perplexe, même si je pense que c'est un lieu idéal pour tous les compétiteurs et les surfeurs qui cherchent à s'améliorer. Rien ne remplacera l'océan...
En attendant, les surfeurs du monde entier guettent, prêts à enfiler leur combinaison et à se lancer à l'assaut de cette merveille qui fait déjà des vagues dans le petit monde du surf. Et qui sait, peut-être que cette oasis liquide deviendra le nouvel Eldorado des surfeurs, à moins qu'elle ne se transforme en simple mirage commercial ? Seul l'avenir nous le dira.
Je ne suis pas du tout opposé au piscine à vagues. Je pense même que c'est un terrain d'entrainement idéal pour de nombreux surfeurs. Cependant, le concept de la piscine à vagues de Kelly Slater me pose problème. C'est une piscine qui demande beaucoup de temps entre chaque vague, on a pu le voir lors des évènements organisés par WSL dans le passé. Le modèle californien n'est pas ouvert au public, car pas rentable à mon avis. C'est donc une piscine pour des surfeurs fortunés, un faible nombre pour un impact environnemental conséquent, surtout dans une région du monde comme Abu Dahbi. J'espère me tromper et corriger cet article dans les prochaines semaines.
Pour l'instant, gardons les pieds sur terre, ou plutôt sur la planche, et attendons de voir si la promesse de Slater et de ses vagues artificielles tient la marée.